Si vous êtes enceinte depuis quelques semaines, vous êtes susceptible de ressentir de légers pincements ou des crampes au niveau de l’utérus, ainsi que des douleurs dans le vagin, le bas de l’abdomen, la région pelvienne ou le dos. Cette sensation est similaire à celle des crampes menstruelles.
Ces douleurs mineures peuvent être causées par différents facteurs comme la nidation, la constipation, ou encore l’expansion de l’utérus.
Découvrez-en plus sur les causes des douleurs utérines du début de grossesse pour savoir à quel moment vous devez demander de l’aide.
1. Causes courantes
1.1 L'expansion de l'utérus
Pendant les premières semaines de grossesse, vous ne manquerez pas de remarquer que votre utérus grandit ou se dilate. À la 12e semaine, il atteint la taille d’un pamplemousse. Si vous êtes enceinte de jumeaux, votre utérus peut d’ailleurs s’étendre beaucoup plus rapidement.
Les symptômes de l’expansion de l’utérus peuvent se traduire par des élancements, des douleurs ou une légère gêne dans l’utérus ou dans la région du bas ventre. Ces douleurs constituent une étape normale de la grossesse et montrent que tout se déroule normalement.
1.2 Gaz ou constipation
Les problèmes de gaz et de constipation sont fréquents au cours du premier trimestre de la grossesse. Le taux d’hormones qui augmente pendant la grossesse peut ralentir la digestion et détendre les muscles des intestins. Vous êtes alors susceptibles de ressentir une pression supplémentaire au niveau de l’utérus.
1.3 Douleur du plancher pelvien
De nombreuses femmes souffrent de douleurs du plancher pelvien pendant leur grossesse. Les symptômes peuvent apparaître à un stade précoce, surtout lors d’une deuxième grossesse. L’expansion de l’utérus est l’une des causes de la douleur, mais les changements hormonaux peuvent également affecter le fonctionnement des muscles du plancher pelvien.
Certaines femmes souffrent de douleurs du plancher pelvien à cause de précédentes lésions du plancher pelvien provoquées, par exemple, par des déchirures ou une épisiotomie lors d’un précédent accouchement. Beaucoup de femmes présentent aussi des muscles pelviens faibles susceptibles de provoquer d’autres symptômes tels que des fuites urinaires.
Les douleurs du plancher pelvien ne constituent aucun danger pour le fœtus en développement, mais elles peuvent s’aggraver au fil de la grossesse.
1.4 Crampes
Au début de la grossesse, de nombreuses femmes ressentent des crampes assimilables à des crampes menstruelles. L’expansion de l’utérus ou l’augmentation du taux de progestérone peuvent être responsables de ce symptôme.
Certaines femmes redoutent ces crampes, car elles les voient comme un signe de fausse couche. Des crampes sévères qui s’intensifient pendant plusieurs heures peuvent, en effet, être un signe de fausse couche, surtout en cas de saignements. Cependant, chez la plupart des femmes enceintes, ces crampes ne sont que temporaires et ne constituent pas un véritable problème.
2. Causes moins courantes
2.1 Fausse couche
La fausse couche est un arrêt naturel de la grossesse avant la 20e semaine de grossesse.
Les symptômes possibles sont les suivants :
- Saignements vaginaux
- Douleurs utérines ou pelviennes
- Lombalgie
- Douleurs abdominales
2.2 Torsion ovarienne
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La torsion ovarienne se produit lorsqu’un ovaire ou une trompe de Fallope se tord autour des tissus qui le soutiennent. Chez certaines femmes, ce phénomène se produit à la suite d’un kyste ovarien, tandis que d’autres ne remarquent aucun symptôme ou de signe avant-coureur.
Bien que la grossesse ne provoque pas de torsion ovarienne, cette dernière peut se produire pendant la grossesse. La torsion ovarienne constitue une urgence médicale, car elle peut couper la circulation du sang au niveau de l’ovaire et détruire celui-ci. L’ovaire peut également se rompre et entraîner de graves saignements.
La torsion ovarienne provoque des douleurs soudaines, aiguës et accablantes qui peuvent s’aggraver progressivement. Chez certaines femmes, la douleur est telle qu’elle provoque des vomissements ou des évanouissements.
2.3 Grossesse extra-utérine
Une grossesse extra-utérine se produit lorsqu’un ovule s’implante et se développe ailleurs que dans l’utérus – généralement dans les trompes de Fallope. Les facteurs qui augmentent le risque de grossesse extra-utérine sont notamment les suivants
- Âge supérieur à 35 ans
- Chirurgie pelvienne antérieure
- Tabagisme
- Antécédents de grossesse extra-utérine ou de maladies inflammatoires pelviennes
- Endométriose
- Infections sexuellement transmissibles (IST)
- Fécondation in vitro (FIV)
Une grossesse extra-utérine n’est pas viable. Si elle continue à se développer, elle peut endommager des organes ou provoquer de graves hémorragies.
3. Soulager les douleurs de l’utérus
Le traitement des douleurs utérines dépend de vos symptômes. Une légère douleur utérine qui disparaît après quelques minutes ou quelques heures ne doit pas vous inquiéter.
Vous pouvez traiter cette légère gêne utérine chez vous en prenant une douche ou un bain chaud (mais pas trop), en vous reposant et en buvant beaucoup d’eau. Informez votre médecin de vos symptômes, car il pourra vous recommander une autre forme de traitement sans danger pour votre grossesse.
Vous pouvez également traiter les légères douleurs de la manière suivante :
- Déplacer les genoux vers la poitrine pour réduire la pression sur l’utérus
- Changer fréquemment de position
- Masser doucement la zone affectée ou les muscles environnants
- Utiliser des analgésiques en vente libre sous la supervision d’un professionnel de santé
- Manger plus de fibres et rester hydratée pour éviter la constipation
- Se reposer pour réduire la fatigue musculaire
4. Quand consulter ?
Une femme doit consulter un professionnel de la santé au moins une fois au cours de son premier trimestre pour confirmer la grossesse, évaluer sa viabilité et s’assurer que le fœtus se développe correctement dans l’utérus. Ce rendez-vous est une bonne occasion de discuter des douleurs et de vous renseigner sur ce qui normal et ce qui ne l’est pas.
Vous devez demander de l’aide auprès d’un médecin en cas de :
- Crampes intenses
- Saignement abondant semblable à celui des règles
- Douleur insupportable ou soudaine qui ne faiblit pas
- Fièvre
- Présence de sang dans les urines
- Douleurs dorsales intenses (possibilité de calculs rénaux)
- Vertiges
5. Ce que fait le médecin
Pour déterminer si une intervention chirurgicale d’urgence est nécessaire, les médecins vérifient d’abord la pression artérielle et la température et s’informent des principaux symptômes, tels que les saignements vaginaux. Ils se renseignent ensuite sur d’autres symptômes et des antécédents médicaux avant de procéder à un examen physique.
Les médecins utilisent également un appareil à ultrasons Doppler portatif, placé sur l’abdomen de la femme, pour vérifier la présence de battements cardiaques chez le fœtus.
Un test de grossesse utilisant un échantillon d’urine est presque toujours effectué. Si le test de grossesse est positif, une échographie du bassin est réalisée pour confirmer que la grossesse est normalement localisée – dans l’utérus – plutôt qu’ailleurs (grossesse extra-utérine).
Si votre médecin soupçonne une grossesse extra-utérine, il effectuera d’autres tests tels qu’une analyse de sang pour mesurer le taux d’une hormone spécifique produite par le placenta au début de la grossesse (gonadotrophine chorionique humaine, ou hCG).
Il effectue différents tests en fonction des troubles suspectés. L’échographie Doppler, qui indique la direction et la vitesse du flux sanguin, aide notamment les médecins à identifier une éventuelle torsion ovarienne susceptible d’interrompre l’approvisionnement en sang de l’ovaire.
Si la douleur persiste et que sa cause reste inconnue, les médecins peuvent réaliser une petite incision juste sous le nombril et y insérer un tube d’observation (laparoscope) pour analyser directement l’utérus et identifier la cause de la douleur.
Même si les douleurs de l’utérus peuvent provenir de différentes causes, gardez toutefois à l’esprit qu’il est tout à fait normal de ressentir quelques légères douleurs utérines au début de la grossesse. La plupart du temps, il est inutile de s’inquiéter. Toutefois, toute douleur plus intense accompagnée de saignements doit être signalée à votre médecin afin que celui-ci détermine si vous avez besoin de soins médicaux.
