Les vomissements durant le premier trimestre de la grossesse sont courants. Les vomissements à partir du second trimestre concernent moins de femmes. C’est pourquoi, les questionnements quant au danger que représente le vomissement fin de grossesse sont tout à fait légitimes : doit-on s’en inquiéter ? En fait, la réponse se trouve dans la distinction qu’on fait entre les vomissements gravidiques et les vomissements que l’on qualifie de « banals », semblables à ceux du premier trimestre.
1. Quand est-ce que les vomissements à la fin de la grossesse sont sans risque ?
Un certain nombre de femmes ont des nausées jusqu’au terme de leur grossesse, c’est-à-dire que les vomissements ont persisté au-delà du premier trimestre. D’autres n’ont commencé à en avoir qu’à partir du deuxième trimestre alors qu’elles se sont bien portées durant les trois premiers mois de gestation. D’autres n’auront jamais connu les nausées. Quelle que soit la situation dans laquelle vous vous trouvez, sachez que vous êtes normales. Chaque corps réagit à sa façon par rapport aux changements subis. L’important c’est de savoir reconnaître et différencier une simple nausée d’un vomissement à risque.
1.1 Symptômes du vomissement fin de grossesse
Les vomissements à la fin de la grossesse ne comportent pas de risque lorsque les nausées apparaissent comme un mal-être ponctuel, disparaissant au bout de plusieurs minutes.
Fréquemment, ils se présentent sous forme de nausée matinale c’est-à-dire sévissent à jeun, à peine vous êtes réveillés.
Il est aussi possible d’avoir la tête qui tourne un peu et l’estomac assez lourd lorsque vous êtes fatigués ou stressés. Les nausées vous signalent donc qu’il est temps que vous vous calmiez ou que vous fassiez une pause.
Enfin, les vomissements à partir du second trimestre sont considérés comme normaux lorsqu’ils ont lieu après que vous ayez senti une odeur qui ne vous plaît pas. Elles ne sont pas uniquement nauséabondes ; quelquefois, les nausées apparaissent mêmes lorsque vous avez senti un parfum ou l’odeur d’une viande.
1.2 Causes du vomissement fin de grossesse
Ces types de vomissements à la fin de la grossesse peuvent tirer leur origine de multiples facteurs :
- Une poussée hormonale : les hormones affluent dans le sang lorsque vous arrivez au terme de votre grossesse. Les muscles de votre estomac se relâchent. Ce relâchement permet un reflux acide hors de l’estomac pour rejoindre l’œsophage et est à l’origine de votre malaise
- Une basse tension artérielle, souvent générée par la fatigue. Une hypotension engendre des étourdissements et des nausées chez les plus sensibles
- Un stress psychologique : le stress chamboule les hormones et c’est ce désordre qui cause les envies de vomir
- La déshydratation : l’eau intervient comme un régulateur interne de votre corps, en particulier en période de grossesse. Un manque conséquent d’eau est, par conséquent, signalé par votre corps par le moyen des nausées et des vomissements, même au-delà du premier trimestre
- Le travail : les vomissements à la fin de la grossesse peuvent intervenir quelques jours ou même quelques heures avant votre accouchement. La cause, le début de votre travail. Le bébé se positionne et l’estomac est poussé en hauteur. Ce mouvement de l’estomac cause un reflux gastrique et des nausées
- Les autres causes normales des nausées : les vomissements peuvent aussi être causés par des circonstances plus que « normales », donnant envie de vomir même sans être enceinte. Il en est, par exemple, ainsi dans le cas d’une intoxication alimentaire ou d’une indigestion.
1.3 Mesures à prendre pour réduire l'envie de vomissement fin de grossesse
Ces envies de vomir disparaissent le plus souvent d’elles-mêmes. Quoi qu’il en soit, ces quelques conseils peuvent vous aider.
- Evitez de vous lever à jeun. Avalez quelque chose avant de descendre de votre lit. Un jus d’orange ou une petite biscotte feront l’affaire
- Buvez suffisamment d’eau
- Mangez des petits plats. Ce n’est pas parce que vous mangez pour deux que vous devez manger beaucoup
- Suivez un régime alimentaire équilibré, c’est bon pour vous et pour le bébé
- Ne vous allongez pas directement après avoir mangé. Prenez le temps de digérer
- Reposez-vous suffisamment, la fatigue est toujours déconseillée en cas de grossesse.
Toutefois, si les symptômes persistent, consultez directement votre gynécologue. Il vous redirigera quelquefois vers un autre spécialiste (psychologue, diététiste, …).
2. Dans quels cas les vomissements à la fin de la grossesse doivent vous alarmer ?
Les vomissements gravidiques, dont l’explication vous est apportée ci-dessous, dénoncent souvent un problème plus sérieux. Ils apparaissent le plus souvent à partir de la 26ème semaine de grossesse. Ils peuvent mettre en danger la vie de la mère et/ou de l’enfant. Il faudra donc agir en urgence. En effet, les vomissements à la fin de la grossesse peuvent être les symptômes d’une pré-éclampsie, de la présence d’un hématome rétroplacentaire, d’une hypertrophie fœtale ou encore, d’une cholestase.
2.1 Vomissement fin de grossesse gravidique
Les vomissements à la fin de la grossesse sont considérés comme gravidiques lorsqu’ils sont trop fréquents et que les nausées sont omniprésentes. A plus forte raison, ils causent un état de déshydratation persistant et même la perte de poids.
Les vomissements sont aussi qualifiés de gravidiques lorsqu’ils s’accompagnent d’autres signes de mal-être comme une fièvre, de forts étourdissements, des démangeaisons, des saignements ou encore, une fatigue chronique.
2.2 Pré-éclampsie fait alarmant pour le vomissement fin de grossesse
L’éclampsie est une crise de convulsions agressives chez la femme enceinte, causée par une montée de sa pression artérielle et du taux de protéines dans son urine. Durant la période de pré-éclampsie, les vomissements peuvent donc apparaître.
Si tel est le cas, il convient de consulter un médecin le plus rapidement possible car la durée entre une phase de pré-éclampsie et le déclenchement des crises de convulsions est rapide. L’éclampsie met en danger la mère et l’enfant en même temps.
Ce type de vomissements à la fin de la grossesse intervient surtout lorsqu’une femme est enceinte de jumeaux ou de son premier enfant. L’âge, le surpoids, la présence de maladies chroniques sont aussi des facteurs de risque.
2.3 Le cas d’un hématome rétroplacentaire
L’utérus est relié au reste de la femme par le placenta. Le placenta filtre l’oxygène et les nutriments essentiels à l’enfant dans le sang. Le problème intervient lorsque l’hématome se crée entre l’utérus et le placenta. Celui-ci bloque alors l’approvisionnement des éléments essentiels au fœtus. Dans la plupart des cas, l’hématome est lui-même une conséquence d’une éclampsie.
C’est de là que naissent les nausées. Le décollement du placenta perturbe tout l’organisme interne de la femme. La consultation rapide d’un spécialiste est alors requise, car il va sans dire qu’un fœtus non nourri et non oxygéné court de gros risques de non-survie.
2.4 Hypertrophie fœtale
L’hypertrophie fœtale est le cas dans lequel le fœtus accuse un retard dans sa croissance. Le processus ne suit donc plus sa course normale, ce qui engendre de fortes perturbations hormonales. Elles-mêmes sont à l’origine des vomissements à la fin de la grossesse.
Il faut, de suite, vérifier la santé de votre enfant. Il revient au médecin de décider par la suite si le retard peut être rattrapé, s’il faut provoquer la naissance (si le bébé est viable) ou s’il faut prendre d’autres dispositions.
2.5 Cas d’une cholestase
Une cholestase est une maladie du foie qui ne fait courir aucun risque à la femme mais qui peut déclencher prématurément la naissance de l’enfant ou entraîner la mort du fœtus. C’est le cas dans lequel l’acide biliaire est déversé dans le sang plutôt que vers la bile pour aider à la digestion de graisse.
Ce déversement dans le sang entraîne alors des vomissements chez la femme, mais aussi des jaunisses et des démangeaisons. La cholestase survient surtout lorsque la femme est enceinte de jumeaux, prend des traitements progestatifs ou a déjà vécu un cas précédent de cholestase (récidive). L’urgence est donc ici évidente.
