Uncarthrose cervicale: causes, diagnostic et traitements

L’uncarthrose cervicale ou encore l’arthrite du cou est une forme d’arthrite qui touche principalement la colonne cervicale.

Plusieurs facteurs à risque peuvent provoquer cette affection. Néanmoins, le vieillissement en demeure la principale cause. Effectivement, avec l’âge et à l’instar du reste du corps humain, les disques intervertébraux et les articulations du cou (colonne cervicale) commencent à dégénérer lentement.

 

1. Uncarthrose cervicale: statistiques

L’uncarthrose cervicale est très répandue parmi les personnes âgées. En fait, plus de 85% des personnes de plus de 60 ans en sont affectées. Cette pathologie provoque le plus souvent des douleurs cervicales et une sorte de raideur dans le cou.

Ordinairement et dans la majorité des cas, l’uncarthrose cervicale reste traitable par le biais de traitements classiques incluant des médicaments et de la physiothérapie.

2. Anatomie

Avant de plonger dans les divers aspects de cette pathologie, il est commode de passer en revue l’anatomie du sujet.

Colonne vertébrale

La colonne vertébrale se compose de 24 os, appelés vertèbres. Celles-ci, s’empilent les unes sur les autres pour créer une gaine protectrice de la moelle épinière.

Composition de la colonne vertébrale

La colonne vertébrale intègre les parties fondamentales suivantes:

Moelle épinière et nerfs

Les nerfs peuvent être assimilés à des câbles électriques. Ils traversent le canal rachidien et véhiculent des messages entre le cerveau et les muscles. Les racines nerveuses se ramifient à partir de la moelle épinière par des ouvertures dans les vertèbres (foramen).

Disques intervertébraux

Entre les vertèbres se trouvent des disques intervertébraux flexibles. Ils agissent comme des amortisseurs pendant les mouvements que l’on pourrait réaliser.

Les disques intervertébraux sont plats et ronds et d’environ un demi-pouce d’épaisseur.

Disque intervertébral : composition et anatomie

Ils sont constitués de deux éléments:

  • Annulus fibrosus :  Il s’agit de la bague extérieure dure et flexible du disque.
  • Nucleus pulposus : Il s’agit du centre mou et gélatineux du disque.
Colonne cervicale

La partie supérieure de la colonne vertébrale se compose de sept petites vertèbres. Celles-ci commencent de la base du crâne et forment le cou constituant la colonne cervicale.

Précisément, l’uncarthrose cervicale affecte la colonne cervicale au niveau des sept petites vertèbres qui forment le cou.

3. Causes de l'uncarthrose cervicale

L’’uncarthrose cervicale résulte des dégénérescences qui peuvent avoir lieu au niveau de la colonne cervicale. Foncièrement, cette usure se produit en avançant dans l’âge. Du reste, ces changements sont normaux et se produisent chez beaucoup de personnes âgées.

Dégénérescence du disque et éperons osseux

Avec l’âge les disques de la colonne vertébrale vieillissent, et perdent de la hauteur et commencent à se gonfler. Progressivement, le contenu en eau de ces disques baisse. Ils commencent à se dessécher et à s’affaiblir. Ce problème provoque la réduction de l’extension spatiale du disque et la perte de la hauteur de celui-ci.

Lorsque les articulations à facettes subissent une pression accrue, elles commencent également à dégénérer et à développer une arthrite. Cette dernière est semblable à ce qui peut se produire dans les articulations de la hanche ou du genou. 

L’usure du cartilage

Le vieillissement provoque aussi l’usure du cartilage articulaire qui recouvre et protège les articulations. 

Au cas où le cartilage s’use complètement, ceci provoque des frottements entre les os. Pour compenser la détérioration du cartilage, le corps réagit en développant de nouvelles composantes osseuses dans les articulations facettaires pour soutenir les vertèbres d’où les douleurs.

4. Facteurs de risque

L’âge présente le facteur de risque le plus courant de l’uncarthrose cervicale. Au fait, cette affection est extrêmement fréquente chez les patients d’âge plus ou moins avancée.

D’autres facteurs peuvent augmenter le risque de développer une uncarthrose cervicale et les douleurs au cou :

  • Activités professionnelles ou/et sportives : les mouvements répétitifs du cou que pourraient nécessiter le travail et le sport
  • Génétique: une histoire familiale avec la cervicalgie et l’uncarthrose
  • Tabagisme: les douleurs cervicales sont corrélées au tabac
  • Blessure ou traumatisme antérieur au niveau du cou et les cervicales
  • Dépression ou/et anxiété

5. Symptômes de l'uncarthrose cervicale

L'uncarthrose cervicale : symptômes

Généralement, pour la plupart des gens, l’uncarthrose cervicale ne provoque pas des symptômes sérieux. 

Lorsque des symptômes surviennent, ceux-ci se manifestent sous forme de douleurs cervicales et une raideur dans le cou. Selon les cas, ces douleurs peuvent être légères ou sévères. Elles sont parfois aggravées par le fait de regarder vers le haut ou vers le bas pendant une longue période.

Activités physiques

Certaines activités professionnelles qui nécessitent que le cou soit maintenu dans la même position pendant un intervalle de temps prolongé – comme conduire ou travailler sur son ordinateur…etc, accentuent les douleurs cervicales. Par ailleurs, ces douleurs pourraient s’améliorer le plus souvent au repos ou en position couchée.

D’autres symptômes peuvent inclure:

  • Douleurs cervicales et vertiges
  • Sensation de grincement ou d’éclatement au moment de tourner le cou
  • Dans certains cas, l’uncarthrose cervicale entraîne un rétrécissement de l’espace nécessaire pour la moelle épinière ou aux racines nerveuses. Si cela se produit, les symptômes pourraient englober un engourdissement et une faiblesse dans les bras, les mains et les doigts…etc.
  • Maux de tête
  • Difficultés pour marcher
  • Spasmes musculaires dans le cou, la colonne cervicales et les épaules
  • Perte d’équilibre ou/et de la concentration 
  • Faiblesse dans les mains ou les jambes

6. Diagnostic de l'uncarthrose cervicale

La uncarthrose cervicale : diagnostic médical
6.1 Diagnostic physique

Le diagnostic physique porte sur l’analyse des antécédents médicaux. Le médecin peut également, procéder à un examen approfondi du cou, des épaules, des bras et des jambes. 

Il peut effectuer un certain nombre de tests, en vue d’inspecter d’autres problèmes sous jacents:

  • Force du bras, des mains et des doigts
  • La puissance de la sensation tactile
  • Réflexes
  • Flux sanguin
  • Flexibilité musculaire au niveau du cou et des bras
  • La façon de marcher

Dans le cadre du diagnostic, le médecin peut également appuyer doucement sur votre cou et vos épaules, en cherchant les points déclencheurs de la douleur ou des glandes enflées.

6.2 Questions en rapport avec le diagnostic

Probablement, on pourrait bien vous poser des questions pour mieux comprendre les symptômes. Quelques questions types :

 

  • Avez-vous déjà souffert auparavant de ces douleurs?
  • Quand la douleur survient-elle? Est-ce continu?
  • Avez-vous déjà été impliqué dans un accident ou avez eu une blessure au cou?
  • Certaines activités aggravent-elles la douleur?
  • Quand la douleur a-t-elle commencé?
  • Avez-vous déjà été traité pour ces douleurs?
6.3 Les tests médicaux

Le médecin qui réalise le diagnostic, peut demander des tests supplémentaires pour aider à confirmer le diagnostic de l’uncarthrose cervicale. Ces tests médicaux peuvent incorporer:

Rayons X

Ceux-ci fournissent des images des structures denses, tels que les os et les vertèbres. La radiographie à base de rayons X montre l’alignement des os le long de votre cou et la région cervicale. Il peut également révéler des changements dégénératifs au niveau de cette dernière, telles que la perte en hauteur du disque ou la présence d’éperons osseux.

Imagerie par résonance magnétique (IRM)

Cette technique fournit de meilleures images des tissus mous du corps, tels que les muscles, les disques, les nerfs et la moelle épinière. Une IRM peut aider à déterminer si vos symptômes sont causés par des dommages au niveau des tissus mous, comme la hernie cervicale.

Tomodensitométrie (TDM)

Plus détaillée qu’une simple radiographie à base de rayons X. Une tomodensitométrie peut aider votre médecin à mieux voir le canal rachidien et d’autres localisations dans la colonne cervicale.

Myélogramme

Il s’agit d’un type spécial de tomodensitométrie. Dans cette procédure, un colorant de contraste est injecté dans le canal rachidien pour faire apparaître plus clairement la moelle épinière et les racines nerveuses.

Électromyographie (EMG)

L’électromyographie mesure les impulsions électriques des muscles au repos et pendant les contractions. Cette technique permet déterminer si un nerf spinal fonctionne correctement.

7. Traitements de l'uncarthrose cervicale

7.1 Traitement non chirurgical

Dans la plupart des cas, le traitement de l’uncarthrose cervicale se fait sans avoir recours à la chirurgie. Les options de traitement non chirurgical comprennent:

Thérapie physique

La physiothérapie est généralement le premier traitement non chirurgical que le médecin pourrait préconiser. Des exercices spécifiques peuvent aider à soulager la douleur, ainsi qu’à renforcer les muscles affaiblis ou tendus. Dans certains cas, la physiothérapie peut inclure une thérapie de posture ou l’utilisation de la traction pour étirer doucement les articulations et les muscles de votre cou. Les programmes de physiothérapie varient en durée, mais durent généralement de 6 à 8 semaines. En règle générale, les sessions sont programmées 2 à 3 fois par semaine.

Médicaments

Au cours de la première phase du traitement, votre médecin peut vous prescrire plusieurs médicaments à utiliser ensemble pour traiter à la fois la douleur aux cervicales et l’inflammation.

Acétaminophène

Une légère douleur peut souvent être soulagée par l’acétaminophène.

Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)

Souvent prescrits avec de l’acétaminophène, les AINS tels que l’ibuprofène et le naproxène sont considérés comme des médicaments de premier plan pour traiter les cervicalgies. Ils soulagent à la fois la douleur et l’enflure. Ils peuvent être prescrits pendant plusieurs semaines, en fonction de vos symptômes spécifiques. D’autres types de médicaments contre la douleur peuvent être envisagés si vous avez des contre-indications graves contre les AINS ou si votre douleur n’est pas bien contrôlée.

Relaxants musculaires

Des médicaments tels que la cyclobenzaprine ou le carisoprodol peuvent être utilisés pour traiter les spasmes musculaires douloureux.

Collier cervical souple

Il s’agit d’un anneau rembourré qui s’enroule autour du cou. Le médecin peut conseiller de porter un collier cervical pour limiter les mouvements du cou et permettre aux muscles du cou de se reposer. Un collier cervical ne doit être porté que pendant une courte période, car un usage long peut affaiblir les muscles de votre cou.

Glace et chaleur

Le médecin peut recommander une utilisation prudente de la glace, de la chaleur. Certains massages spécifiques et d’autres thérapies locales peuvent être efficaces pour soulager les symptômes.

Injections à base de stéroïdes

De nombreux patients trouvent un soulagement à court terme en utilisant des injections de stéroïdes. Les procédures les plus courantes contre les douleurs cervicales comprennent:

  • Bloc épidural cervical : Dans cette procédure, des médicaments stéroïdes et anesthésiques sont injectés dans l’espace à côté du revêtement de la moelle épinière (appelé espace “péridural”). Cette procédure est généralement utilisée pour les douleurs au cou et / ou aux bras qui peuvent être dues à une hernie discale cervicale, également appelée radiculopathie ou «nerf pincé».
Injection épéridurale dans la colonne cervicale
  • Bloc articulaire à facette cervicale : Dans cette procédure, des stéroïdes et des anesthésiques sont injectés dans la capsule de l’articulation facettaire. Les articulations à facettes sont situées à l’arrière du cou. Elles offrent de la stabilité et de la flexibilité dans le mouvement. Ces articulations peuvent développer des changements arthritiques provoquant des douleurs au cou.

7.2 Traitement chirurgical

La chirurgie n’est généralement pas prescrite pour l’uncarthrose cervicale et les douleurs au cou, sauf si le médecin détermine que:

Les affections qui présentent des symptômes neurologiques progressifs, tels qu’une faiblesse des bras, un engourdissement ou une chute, sont plus susceptibles d’être traitées par la chirurgie.

La chirurgie peut également être recommandée si vous ressentez une douleur intense qui n’a pas été soulagée par un traitement non chirurgical conventionnel. Cependant, certains patients souffrant de douleurs cervicales sévères ne seront pas candidats à la chirurgie. Cela peut être dû à la nature répandue de leur arthrite, à d’autres problèmes médicaux ou à d’autres causes de douleur, comme la fibromyalgie.

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